15/08/2008

Photographie: quel type de photographe êtes-vous?

Né avec appareil photo entre les mains, vous savez que votre destinée est celle d'un grand photographe, mais vous vous posez la question: quelle genre de photographie j'aime? La photographie touche tellement de domaines que vous ne savez pas où vous lancer.

Photojournalisme: Robert Capa est une référence dans ce domaine. Fondateur de l'agence magnum, il a su faire vibrer ce genre. Il avait un regard unique sur le photojournalisme. C'est un métier dangereux, car le photographe se trouve aux premières loges de l'action, en temps de guerre, de conflits. Personnellement, je ne me sens pas cette vocation, mais je salue l'oeuvre de ces artistes, car ils nous permettent de bien saisir combien la guerre est cruelle, moche et inutile.

La photographie de paysages: C'est un style de photographie que je trouve difficile, car il requiert beaucoup de patience, de minutie et de rigueur. Le paysage, c'est difficile, car il est très difficile d'isoler un sujet. Qu'est-ce qui ressemble plus à un arbre dans une forêt? Cependant, la photographie de paysage se réinvente. Cette réinvention a commencé, selon moi, avec Ansel Adams, un photographe qui a inventé (avec Fred Archer) le Zone System (c'est une technique argentique fantastique, mais elle requiert énormément de rigueur; pour les photographes numérique il y a le HDRI qui n'est pas la même technique mais qui cherche à obtenir un résultat similaire: une meilleure gamme de couleurs). Plus contemporain (et plus fortuné): Yann Arthus-Bertrand; il a photographié la terre vue du ciel. Ses photos sont exceptionnelles, si vous ne l'avez pas encore découvert, il n'est pas trop tard pour changer d'avis.

La photographie humaniste: C'est un genre que j'aime beaucoup, Willy Ronis, Robert Doisneau et Edouard Boubat en sont les meilleur représentant. Ce qui interesse ces photographes, c'est la vie quotidienne avec ses bonheurs et ses tracats. Mon préféré est Willy Ronis. Ces photographes ont croqué l'après guerre avec beaucoup de sensibilité et on su rendre justice à toute une époque.

La photographie de nu: On peut avoir l'impression que tout a été fait en nu. Mais ne vous y trompez pas, il y a encore beaucoup à faire. Si vous voulez savoir ce qui s'est fait dans ce domaine, il est difficile de faire une liste exhaustive, je vais me contenter de deux noms: Jean-Loup Sieff et Helmutt Newton.

14/08/2008

Photographie: bien exploiter le contraste

Le contraste d'une image vaut mille mots. Par contraste, je ne parle pas seulement du constraste entre les valeurs de couleurs de l'image, mais aussi par les éléments de composition.

Dans un premier temps, il faut que le contraste de votre image soit parfait. Si vous faites partie de ce genre de photographe ayant survécu à la vague du numérique, vous savez probablement déjà que le contraste est important. La bonne valeur de contraste est difficile à trouver, il faut expérimenter régulièrement, mais on finit par aiguiser son regard. Une bonne valeur de contraste signifie que l'image, en noir et blanc, possède du blanc pur et du noir pur et une bonne gamme de gris entre les deux. En bout de ligne, il ne faut pas que l'image parraisse délavée, grisonnante.

Voici un exemple comparé:



À gauche, l'image originale (j'ai pris une photographie couleur que j'ai transformé en niveaux de gris) et à droite, l'image modifiée grâce à l'outil contraste/luminosité. Je n'ai pas changé grand chose, mais en deux clics de souris, j'ai obtenu une image avec un meilleur aspect. Je ne pouvais pas trop forcer la dose, car si on accentue trop le contraste, les zones dans l'ombre vont être bouchées, et inversement, les zones très exposées vont être effacées, au résultat on obtiendrait une image très contrasté, mais sans reliefs, sans contours. D'ailleurs, on constate que la zone d'ombre en bas de l'image est déjà trop hors limites.

Ce que j'ai appliqué à une photo noir et blanc s'applique également en couleurs (le but de cette photo était purement touristique: montrer que nous venions de franchir le 50e parallèle dans notre périple vers le barrage Manic 5).



Pour cette photo, j'ai toutefois exclus les nuages de mon réglage de contraste, car ceux-ci auraient été instantanément lavés.

Enfin, il y a une dernière chose à dire sur le contraste, on peut s'en servir pour faire ressortir un sujet. Ce contraste peut être par les couleurs, mais aussi par le sujet en lui-même. Et une combinaison des deux est toujours la bienvenue. Imaginez une chaise rouge au milieu d'une forêt (je ne sais plus qui a fait cette photo, donc je ne pourrais malheureusement pas vous donner de référence). Cherchez toujours le contraste, il vous permettra de faire dévier certaines règles de composition.

Voici un exemple de contraste que j'aime bien:



Le sujet n'est pas vraiment placé sur les tiers, il est même plutôt à la périphérie de l'image, mais la masse sombre impose sa présence.

12/08/2008

Photographie: valeurs de l'ouverture du diaphragme

Aujourd'hui, je reviens sur une notion de base en photographie, mais qui est souvent difficile à comprendre. Je vais parler des valeurs de l'ouverture du diaphragme, qui permettent de régler la profondeur de champ, tout en ayant une incidence sur la durée d'exposition.

La lentille d'un appareil photo est un système optique complexe qui est optimisé pour permettre une grand souplesse d'utilisation. Malheureusement, il nous faut composer avec les lois de l'optique; celles-ci rendant les choses parfois un peu plus compliqué que l'on aimerait.

La lumière qui éclaire votre sujet file droit sur l'objectif, le traverse et vient illuminer le capteur ou la pellicule. Dans un système optique idéalisé, tel que l'on peut l'apprendre à l'école, un seul rayon de lumière par point sur le sujet vient frapper la pellicule et tous les rayons se focalisent à un seul et même point.

Mais regardons bien un objectif photo. Généralement, c'est gros et c'est lourd (certain diront que plus c'est gros et lourd, meilleur il sera). La lumière frappant la face frontale de la lentille ne peut en aucun cas être un rayon unique, on peut considérer que c'est un gros paquet de rayons qui vont entrer dans la lentille et ces rayons, pour un point donné sur sujet, ne vont pas converger tout droit vers le point de focalisation, un grand nombre d'entre eux divergeront un peu (en tout cas, c'est comme ça que je me le représente).

C'est ici que le diaphragme va entrer en jeu, il va permettre de déterminer la quantité de lumière qui va rentrer. Des scientifiques ont travaillé fort pour nous et il ont trouvé une formule qui permet de calculer la quantité de lumière par rapport au diamètre du diaphragme, et nous sommes chanceux, car cette formule prend en compte la distance focale de l'objectif et reste constante quelque soit la focale.

Comme point de départ, nous prenons un diaphragme d'un diamètre égal à la focale fait rentrer exactement la même quantité de lumière que celle qui illumine le sujet. Essayons d'imaginer: pour un 24mm, cela prend un diaphragme de 24mm - c'est envisageable. Pour un 300mm, cela prend un diaphragme de 300mm, c'est moins raisonnable. Ne parlons pas des lentilles monstrueuses à 600mm et plus. Vous commencez peut-être à comprendre pourquoi les objectifs à grand angle ont des meilleures ouvertures que les longues focales. Heureusement pour les fabricants de lentille, le diaphragme n'est pas nécessairement placé au point focal, il leur est donc possible d'avoir un diaphragme de plus petite taille, c'est le jeu des multiples lentilles qui permet alors une modification des proportions.

Maintenant, ces scientifiques ont également déterminé que si on diminue l'ouverture du diaphragme d'un facteur de racine carrée de deux, on diminue la quantité de lumière par deux. Plus interessant encore, on peut appliquer plusieurs fois la règle et le tout reste constant, on divise toujours la quantité de lumière par deux. Théoriquement, ce cycle est infini, car on se rapprochera toujours de zéro, mais on ne l'atteindra jamais. En pratique, c'est inutile et irréaliste, car le diaphragme n'est pas parfait, il est constitué d'ailettes superposées qui, lorsque l'ouverture est très petite, crée un effet de halo qui rend l'image floue. Ce halo est très visible sur les sources de lumières ponctuelles.

Si nous notons f/1 une ouverture correspondant à la distance focale, lorsque nous diminuons cette ouverture d'un facteur de racine carrée de deux, la nouvelle ouverture a une valeur de f/1.4.

Nous obtenons, en appliquant toujours la même règle une échelle telle que celle-ci:


f/1f/1,4f/2f/2,8f/4f/5,6f/8f/11f/16f/22f/32


Et le miracle de cette opération, c'est que associé à l'échelle normalisée des valeurs iso (100, 200, 400, 800) et l'échelle normalisée des durées d'exposition, on obtient un système qui fait que l'on peut échanger un paramètre pour l'autre. En changeant de sensibilité d'une valeur (on passe de 100 à 200) ou en changeant la durée d'exposition d'une valeur (on passe de 1/100 à 1/200) ou on change d'une valeur de diaphragme (de f/5,6 à f/4) on obtient le même résultat théorique: on double la quantité de lumière exposée.

En contrepartie, le changement d'ouverture induit un changement de profondeur de champs, car plus on fait rentrer de lumière, plus on fait rentrer des rayons divergents, qui ne focalisent pas au même point, et donc ne s'impriment pas au même endroit sur la péllicule ou le capteur. Par contre, plus le paque de rayons est proche de la distance de mise au point indiquée par la bague (ou par l'afficheur), plus ce paquet de rayons va converger et créer une image nette.