25/08/2007

Le syndrome de la page blanche

Cela est déjà arrivé à tout le monde. Écrire quelques mots, avoir une idée ou pas d'idée du tout et se retrouver devant cette immensité blanche.
Parfois, remettre l'écriture au lendemain résoud le blocage.
Parfois, on reste devant cette page.
Vous voulez connaître une solution?
Voici un petit exercice pour vous dérouiller: Prenez un dictionnaire, choisissez dix mots (maîtrisez en le sens avant de vous lancer) et écrivez une histoire de 1000 mots en utilisant ces 10 mots une fois chacun.
Vous verrez, vous deviendrez créatifs.

15/08/2007

Suivre les règles, oui, mais...

Une petite voix insistante en vous refuse d'admettre qu'il faut suivre des règles (comme en photographie par exemple). Alors, vous vous décidez à le prouver et vous brandissez l'écriture comme le moyen ultime de création, avec l'imaginaire pour seule limite.
Effectivement, la perspective de parvenir aux limites de l'imaginaire semble impossible.
Sauf que nous ne pouvons pas aller aussi loin que nous le voulons.
Le premier problème est que le lecteur a besoin de références. Si vous commencez une histoire qui ne se situe pas sur terre, où il n'y a pas d'humains et où les règles sociales sont totalement différentes (voire inexistantes) et que vous ne donnez aucun indice qui mettra la puce à l'oreille de votre public, vous serez le seul à lire vos histoires (et peut-être quelques amis qui ne veulent pas vous décevoir), et, entre nous, ce n'est pas ce que vous recherchez.
Donc, nous constatons, une fois de plus, que des règles se dessinent. Comment faire entrer quelqu'un, que vous ne connaissez pas, dans votre imaginaire? Il existe plusieurs stratégies, mais en règle générale, il vaut mieux définir le lieux, le temps, le contexte, les personnages et le déclencheur de l'histoire. L'ordre n'a que peu d'importance.
Bien, maintenant que l'histoire est commencée, le lecteur est bien installé dans votre imaginaire sans limites. D'ailleurs, il se l'est déjà approprié, car vous n'avez pas tout décrit et il a changé la couleur des rideaux ou une ride sur un visage. Imaginons un instant que soudainement durant histoire du roi Arthur, à la page 735, des extraterrestres attérissent, tuent tout le monde et l'histoire se poursuit sur l'histoire d'amour (inavouée) de deux des envahisseurs, durant les 594 pages restantes. Là, votre lecteur sera surpris, c'est certain. Il y a de fortes chances qu'il cesse la lecture. Vous venez de rompre la continuité de l'histoire.
Bien que votre imaginaire soit sans limites, vous n'avez pas le choix, il faut lui en imposer. Et les règles viennent vous aider.
Encore une fois, comme pour les règles de composition en photographie, il est possible de dévier de certaines règles. Le lecteur appréciera grandement, il aura la sensation de lire quelque chose de frais.
Et si vous avez l'impression que vous venez d'histoire la meilleure histoire de tout les temps, sachez qu'il n'existe qu'une dizaine d'histoires types. Le seul élément qui rendra votre récit plus passionnant, c'est le choix des personnages et du traitement qu'on en fait.

09/08/2007

Suivre les règles, mais pour quoi faire?

Tout photographe débutant se retrouve à un moment donné confronté à la question: "Mais pourquoi faut-il que je suive les règles de composition?".
Il est possible de prendre une multitude de photographie en ignorant toutes les règles. Au moment de faire le tri, on pourra trouver quelque bonnes prises, quoiqu'en ignorant les règles de composition et d'exposition, il y a de fortes chances que ce soit le souvenir de la prise de vue qui influence ce tri. Par exemple, une fraise, qui était jolie lorsqu'on l'a vue, mais qui parrait grise et ordinaire sur la photo, sera toujours considérée comme jolie par le photographe débutant - le souvenir se superpose à l'image photographiée.
Les règles d'exposition vont permettre à l'image de restituer l'éclat de la fraise. Bien sûr, une bonne caméra bien équipée améliorera le rendu et la qualité globale de l'image, mais ce qui n'est pas maîtrisé au moment de la prise de vue ne peut jamais être compensé par le matériel. Donc, ce premier ensemble de règles maîtrisé, nous avons une jolie fraise rouge éclatante - on aurait envie de croquer dedans.
Malheureusement, la fraise est au centre de l'image et on voit beaucoup de détails inutiles qui viennent encombrer l'image. Dans certains cas, ce n'est pas génant d'être au centre de l'image, mais souvent, cela manque de dynamisme...
On peut recadrer en s'approchant de la fraise -Il n'est pas nécessaire d'utiliser le zoom pour cela- et on peut décentrer la fraise. Pourquoi pas sur une des lignes d'influence (ce sont des lignes horizontales et verticales qui découpent l'image en tiers).
Pourquoi le tiers? C'est ce que disent les règles de composition depuis que les peintres et les architectes ont découvert le nombre d'or. Cette règle est relativement universelle, mais peut être influencée par notre culture. Le sens de lecture d'un texte influence notre façon de lire une image.
Le fait de placer notre sujet sur un de ces points ne garanti pas à tout coup que l'image va être bonne, mais au moins, elle augmente sérieusement son impact visuel.
Et lorsque, finalement, on maîtrise toutes ces règles, on peut se sentir libre, car il devient alors possible de les transgresser et de modifier l'impact de l'image, car on surprend le spectateur. Inconsciemment, il connaît les règles de composition, car il est capable de dire, d'un photographie qu'il n'a jamais vue, si elle prise par un photographe (amateur ou professionel) ou monsieur et madame tout le monde.
En regardant des photos où quelques règles ont été transgressées, l'observateur connaît les règles et cherche à les suivre, en indentifie plusieurs, puis tombe dans le piège du photographe, pour être charmé.

08/08/2007

De l'usage du bon outil

Rien ne sert de modeler, de créer ou de transformer sans les outils adéquats. Que serait un peintre sans pinceaux? Certes, il pourrait utiliser ses doigts, mais encore là, il s'agit d'un outil.

En informatique, par exemple, il existe une multitude d'outils pour créer. On peut créer une multitude d'applications qui vont rendre la vie de tous les jours un peu plus simple (ou un peu plus compliquée, lorsqu'il y a une panne du système). Mais tous ces outils que l'informaticien utilise, si on y regarde bien, finissent toujours par se résumer à une classe d'outil que l'on nomme algorithme. Un algorithme, c'est la description des tâches à effectuer pour produire un résultat à partir de données d'entrée. Lorsqu'on parle de donnée, il n'est pas forcément question de données mathématiques; le mouvement de la souris est une donnée, par exemple.

Le programmeur, si doué soit-il, ne peut malheureusement pas tout créer. Cela représenterait une perte d'énergie considérable, et c'est humainement impensable. En effet, il existe des algorithmes pour lesquels des années de recherches ont été nécessaire. Je pense en particulier aux algorithmes de tri.

Trier un ensemble de nombre ou de chaînes de caractères n'est pas aussi trivial qu'il y paraît. On se heurte rapidement au problème de la durée d'exécution. Il est relativement aisé de concevoir une manière de trier une liste de nombre, mais si cette liste de nombre devient imposante, la durée d'exécution également va croitre. La durée d'exécution en tant que telle ne peut pas être estimée, car elle dépend de l'ordinateur qui va l'effectuer. Par contre, on peut utiliser le nombre de comparaisons pour quantifier la durée d'exécution. Ce nombre va définir, dans le cas des tris, ce qu'on appelle la complexité, notée O(ordre de grandeur).

Lorsqu'on étudie en informatique, il y a forcément un chapitre sur les tris. Généralement, on y étudie: le tri bulle, le tri par insertion, le tri shell (si on a de la chance), le tri "quicksort", le tri fusion (si on est extrêmement chanceux). Les deux premier tris sont les pires solutions, car la complexité est O(n2) (si n est le nombre de données, alors il y aura n2 comparaisons). Les trois autres tris sont de complexité O(n log n).

Pourtant, à l'époque de la carte perforée, qui était le seul moyen de programmer, il y avait des machines qui triaient les cartes des malheureux informaticiens maladroits qui échappaient leur paquets de 3000 cartes à terre. Et il y a bien fallu trouver une manière de trier ces cartes rapidement.

Admettons qu'une telle machine est capable d'effectuer 10 comparaisons par secondes. Pour les tris en O(n2), cela fait 30002 = 9,000,000 tris soit 900,000 secondes, soit un peu plus de dix jours pour trier. Sincèrement, un humain serait plus rapide.

Admettons que nous utilisions un tri en O(n log n), ce qui donne environ 10,500 tris, soit environ 17 minutes de tri. Le gain est appréciables. Il existe cependant une petite restriction pour ces tris, il doivent être considérés comme en place. Cette notion ne sera pas approfondie ici.

Cependant, aucun de ces tris n'a été utilisés. C'est le tri par base qui a été choisi, il a une complexité de O(n), ce qui veut dire qu'il lui faudrait seulement cinq minutes pour trier les 3000 fiches...

Évidemment, tout ces calculs sont légèrement faussés. Premièrement dans une machine physique, ce ne sont pas seulement les comparaisons qu'il faut considérer, mais également le nombre de déplacement des cartes. De plus, la complexité du tri par base est, en réalité, plutôt O(nk), où k est la taille moyenne de la clé (le numéro de carte). Pour une clé moyenne de 10 positions, il y aura plutôt 50 minutes de tri.

Ceci dit, si on reporte tous ces algorithmes sur un modèle informatique actuel (une série de nombre en mémoire par exemple), le tri par base reste le meilleur, car il est linéaire, alors que les autres tri sont exponentiels.

Pourtant, jamais il n'ait fait mention de l'usage d'un tel tri dans nos programmes. Dès qu'il s'agit de trier, on pense souvent au quicksort (c'est peut être son nom qui l'a rendu si célèbre...). Pourtant, il existe, pour les nombres, plusieurs tris de complexité linéaire, qu'il serait souvent adéquat d'utiliser.

Donc, plus nous en savons sur les outils qui existent (et qui ne sont pas forcément populaires), plus nous avons de moyens de contrôler ce que nous créons. Mais il n'est pas nécessaire de tout retenir... il suffit de faire le tri dans nos connaissances pour en tirer le meilleur parti.

06/08/2007

Il était une fois...

Pour toute histoire, il faut un début. Un bon début. Le lecteur doit se sentir accroché et il doit avoir envie de poursuivre la lecture. Dans les contes, par exemple, on commence souvent par "Il était une fois". Même si cette accroche semble stéréotypée, usée à la corde, les enfants, eux, savent qu'une histoire va suivre et qu'il faut être attentif.
Le titre de cette histoire va se compléter par "Il était une fois la créativité..." et, au fil du temps, des commentaires, des pensées, bonnes ou mauvaises vont s'ajouter ici. On pourra lire des pensées sur une multitude de domaines, mais le fil conducteur sera toujours la créativité.
Même si la définition en est simple, ce mécanisme, reste parfois un bien grand mystère. Combien de fois, à la question "comment faites-vous?", un artiste ou un scientifique répondra-t-il: "Je n'en sais rien".
À cette question, il n'y aura jamais de réponse. Mais, au moins, nous pouvons tenter de jongler avec ce mot et s'imaginer avoir la réponse.
Alors imaginons ensemble...