Né avec appareil photo entre les mains, vous savez que votre destinée est celle d'un grand photographe, mais vous vous posez la question: quelle genre de photographie j'aime? La photographie touche tellement de domaines que vous ne savez pas où vous lancer.
Photojournalisme: Robert Capa est une référence dans ce domaine. Fondateur de l'agence magnum, il a su faire vibrer ce genre. Il avait un regard unique sur le photojournalisme. C'est un métier dangereux, car le photographe se trouve aux premières loges de l'action, en temps de guerre, de conflits. Personnellement, je ne me sens pas cette vocation, mais je salue l'oeuvre de ces artistes, car ils nous permettent de bien saisir combien la guerre est cruelle, moche et inutile.
La photographie de paysages: C'est un style de photographie que je trouve difficile, car il requiert beaucoup de patience, de minutie et de rigueur. Le paysage, c'est difficile, car il est très difficile d'isoler un sujet. Qu'est-ce qui ressemble plus à un arbre dans une forêt? Cependant, la photographie de paysage se réinvente. Cette réinvention a commencé, selon moi, avec Ansel Adams, un photographe qui a inventé (avec Fred Archer) le Zone System (c'est une technique argentique fantastique, mais elle requiert énormément de rigueur; pour les photographes numérique il y a le HDRI qui n'est pas la même technique mais qui cherche à obtenir un résultat similaire: une meilleure gamme de couleurs). Plus contemporain (et plus fortuné): Yann Arthus-Bertrand; il a photographié la terre vue du ciel. Ses photos sont exceptionnelles, si vous ne l'avez pas encore découvert, il n'est pas trop tard pour changer d'avis.
La photographie humaniste: C'est un genre que j'aime beaucoup, Willy Ronis, Robert Doisneau et Edouard Boubat en sont les meilleur représentant. Ce qui interesse ces photographes, c'est la vie quotidienne avec ses bonheurs et ses tracats. Mon préféré est Willy Ronis. Ces photographes ont croqué l'après guerre avec beaucoup de sensibilité et on su rendre justice à toute une époque.
La photographie de nu: On peut avoir l'impression que tout a été fait en nu. Mais ne vous y trompez pas, il y a encore beaucoup à faire. Si vous voulez savoir ce qui s'est fait dans ce domaine, il est difficile de faire une liste exhaustive, je vais me contenter de deux noms: Jean-Loup Sieff et Helmutt Newton.
15/08/2008
Photographie: quel type de photographe êtes-vous?
Créé par Kristof à 07:54 0 Commentaires créatifs
Tags : genres, Photographie
14/08/2008
Photographie: bien exploiter le contraste
Le contraste d'une image vaut mille mots. Par contraste, je ne parle pas seulement du constraste entre les valeurs de couleurs de l'image, mais aussi par les éléments de composition.
Dans un premier temps, il faut que le contraste de votre image soit parfait. Si vous faites partie de ce genre de photographe ayant survécu à la vague du numérique, vous savez probablement déjà que le contraste est important. La bonne valeur de contraste est difficile à trouver, il faut expérimenter régulièrement, mais on finit par aiguiser son regard. Une bonne valeur de contraste signifie que l'image, en noir et blanc, possède du blanc pur et du noir pur et une bonne gamme de gris entre les deux. En bout de ligne, il ne faut pas que l'image parraisse délavée, grisonnante.
Voici un exemple comparé:
À gauche, l'image originale (j'ai pris une photographie couleur que j'ai transformé en niveaux de gris) et à droite, l'image modifiée grâce à l'outil contraste/luminosité. Je n'ai pas changé grand chose, mais en deux clics de souris, j'ai obtenu une image avec un meilleur aspect. Je ne pouvais pas trop forcer la dose, car si on accentue trop le contraste, les zones dans l'ombre vont être bouchées, et inversement, les zones très exposées vont être effacées, au résultat on obtiendrait une image très contrasté, mais sans reliefs, sans contours. D'ailleurs, on constate que la zone d'ombre en bas de l'image est déjà trop hors limites.
Ce que j'ai appliqué à une photo noir et blanc s'applique également en couleurs (le but de cette photo était purement touristique: montrer que nous venions de franchir le 50e parallèle dans notre périple vers le barrage Manic 5).
Pour cette photo, j'ai toutefois exclus les nuages de mon réglage de contraste, car ceux-ci auraient été instantanément lavés.
Enfin, il y a une dernière chose à dire sur le contraste, on peut s'en servir pour faire ressortir un sujet. Ce contraste peut être par les couleurs, mais aussi par le sujet en lui-même. Et une combinaison des deux est toujours la bienvenue. Imaginez une chaise rouge au milieu d'une forêt (je ne sais plus qui a fait cette photo, donc je ne pourrais malheureusement pas vous donner de référence). Cherchez toujours le contraste, il vous permettra de faire dévier certaines règles de composition.
Voici un exemple de contraste que j'aime bien:
Le sujet n'est pas vraiment placé sur les tiers, il est même plutôt à la périphérie de l'image, mais la masse sombre impose sa présence.
Créé par Kristof à 08:18 0 Commentaires créatifs
Tags : contraste, Photographie, technique
12/08/2008
Photographie: valeurs de l'ouverture du diaphragme
Aujourd'hui, je reviens sur une notion de base en photographie, mais qui est souvent difficile à comprendre. Je vais parler des valeurs de l'ouverture du diaphragme, qui permettent de régler la profondeur de champ, tout en ayant une incidence sur la durée d'exposition.
La lentille d'un appareil photo est un système optique complexe qui est optimisé pour permettre une grand souplesse d'utilisation. Malheureusement, il nous faut composer avec les lois de l'optique; celles-ci rendant les choses parfois un peu plus compliqué que l'on aimerait.
La lumière qui éclaire votre sujet file droit sur l'objectif, le traverse et vient illuminer le capteur ou la pellicule. Dans un système optique idéalisé, tel que l'on peut l'apprendre à l'école, un seul rayon de lumière par point sur le sujet vient frapper la pellicule et tous les rayons se focalisent à un seul et même point.
Mais regardons bien un objectif photo. Généralement, c'est gros et c'est lourd (certain diront que plus c'est gros et lourd, meilleur il sera). La lumière frappant la face frontale de la lentille ne peut en aucun cas être un rayon unique, on peut considérer que c'est un gros paquet de rayons qui vont entrer dans la lentille et ces rayons, pour un point donné sur sujet, ne vont pas converger tout droit vers le point de focalisation, un grand nombre d'entre eux divergeront un peu (en tout cas, c'est comme ça que je me le représente).
C'est ici que le diaphragme va entrer en jeu, il va permettre de déterminer la quantité de lumière qui va rentrer. Des scientifiques ont travaillé fort pour nous et il ont trouvé une formule qui permet de calculer la quantité de lumière par rapport au diamètre du diaphragme, et nous sommes chanceux, car cette formule prend en compte la distance focale de l'objectif et reste constante quelque soit la focale.
Comme point de départ, nous prenons un diaphragme d'un diamètre égal à la focale fait rentrer exactement la même quantité de lumière que celle qui illumine le sujet. Essayons d'imaginer: pour un 24mm, cela prend un diaphragme de 24mm - c'est envisageable. Pour un 300mm, cela prend un diaphragme de 300mm, c'est moins raisonnable. Ne parlons pas des lentilles monstrueuses à 600mm et plus. Vous commencez peut-être à comprendre pourquoi les objectifs à grand angle ont des meilleures ouvertures que les longues focales. Heureusement pour les fabricants de lentille, le diaphragme n'est pas nécessairement placé au point focal, il leur est donc possible d'avoir un diaphragme de plus petite taille, c'est le jeu des multiples lentilles qui permet alors une modification des proportions.
Maintenant, ces scientifiques ont également déterminé que si on diminue l'ouverture du diaphragme d'un facteur de racine carrée de deux, on diminue la quantité de lumière par deux. Plus interessant encore, on peut appliquer plusieurs fois la règle et le tout reste constant, on divise toujours la quantité de lumière par deux. Théoriquement, ce cycle est infini, car on se rapprochera toujours de zéro, mais on ne l'atteindra jamais. En pratique, c'est inutile et irréaliste, car le diaphragme n'est pas parfait, il est constitué d'ailettes superposées qui, lorsque l'ouverture est très petite, crée un effet de halo qui rend l'image floue. Ce halo est très visible sur les sources de lumières ponctuelles.
Si nous notons f/1 une ouverture correspondant à la distance focale, lorsque nous diminuons cette ouverture d'un facteur de racine carrée de deux, la nouvelle ouverture a une valeur de f/1.4.
Nous obtenons, en appliquant toujours la même règle une échelle telle que celle-ci:
f/1 | f/1,4 | f/2 | f/2,8 | f/4 | f/5,6 | f/8 | f/11 | f/16 | f/22 | f/32 |
Et le miracle de cette opération, c'est que associé à l'échelle normalisée des valeurs iso (100, 200, 400, 800) et l'échelle normalisée des durées d'exposition, on obtient un système qui fait que l'on peut échanger un paramètre pour l'autre. En changeant de sensibilité d'une valeur (on passe de 100 à 200) ou en changeant la durée d'exposition d'une valeur (on passe de 1/100 à 1/200) ou on change d'une valeur de diaphragme (de f/5,6 à f/4) on obtient le même résultat théorique: on double la quantité de lumière exposée.
En contrepartie, le changement d'ouverture induit un changement de profondeur de champs, car plus on fait rentrer de lumière, plus on fait rentrer des rayons divergents, qui ne focalisent pas au même point, et donc ne s'impriment pas au même endroit sur la péllicule ou le capteur. Par contre, plus le paque de rayons est proche de la distance de mise au point indiquée par la bague (ou par l'afficheur), plus ce paquet de rayons va converger et créer une image nette.
Créé par Kristof à 08:04 0 Commentaires créatifs
Tags : diaphragme, Photographie, technique, valeurs d'ouverture
11/08/2008
Écriture: Séquence des événements
Maintenant, il est temps de rassembler les réponses aux cinq questions de la semaine dernière: qui, où, quand, comment et pourquoi. Lorsqu'on les rassemble, on établit l'histoire et son rythme et il faut prendre en note un élément très important: l'ordre de réponse à ces questions peut être très important.
Par exemple, si l'histoire est à propos d'un amnésique qui va tenter tout au long de l'histoire à découvrir qui il est, alors la réponse à la question "Qui est le héros", bien sûr on va en découvrir des parties au fur et à mesure de l'histoire, mais la réponse finalement viendra à la fin de l'histoire, où le héros se rendra compte qu'il n'est pas celui qu'il pense être. Si, au contraire, l'amnésie n'est que temporaire et qu'il va très vite retrouver la mémoire (je pense notamment à la série des Princes d'Ambre, où dans le premier roman le héros se réveille à l'hôpital sans savoir qui il est; il va très vite retrouver la mémoire et se révéler être quelqu'un de différent.
De la même manière, situer l'histoire dans l'espace peut être un élément que l'on dévoile progressivement et qui, subitement se transforme ou révèle un passé qui rend cette situation spaciale interessante. Par exemple, dans la série des Portes de la Mort (attention, l'intrigue est fortement dévoilée dans cet article de wikipedia), la question du lieu est dévoilée progressivement, pour être subitement transformée et expliquée. De la même manière, dans La Légende de l'Épée Noire, le lieu est bien décrit jusqu'à ce que, subitement, au gré du troisième et dernier tome de la trilogie originale, on découvre une facette à ce monde que l'on ne soupçonnait pas.
Le fameux déclenchement de l'histoire, la réponse à la question "Pourquoi", que l'on attend au début de l'histoire, comme dans l'histoire du comptable qui devient pompier à partir du moment où son propre immeuble prend feu pourrait avoir une dynamique tout autre si on n'explique pas au début de l'histoire qu'il est comptable et que au fil de l'avancée de l'histoire on retrace la vie de cet homme et on découvre son passé de comptable. On retourne l'histoire, il est donc pompier avec un passé de comptable et le but de l'histoire est de retracer le moment où l'histoire se déclenche.
Imaginez l'histoire suivante: une femme court, nue, derrière elle un nuage de fumée. Ceci peut être le début d'une longue histoire et à la fin de l'histoire nous allons comprendre pourquoi elle courrait: elle était sur le bord d'un rivière et voulait faire une toilette lorsqu'un troupeau de bisons est apparu subitement. Elle n'a pas eu d'autres choix que de fuir.
Vous comprendrez que si vous n'expliquez pas le pourquoi de l'histoire dès le début, il faut faire très attention à la dynamique de l'histoire. Ceci dit, je pense qu'il vaut mieux ne pas trop faire attendre le lecteur sur les raisons du pourquoi de l'histoire, car il pourrait très bien ne plus y prêter la moindre attention.
Je vous conseille donc d'envisager les différentes possibilités que pourraient offrir votre histoire en fonction de la combinaison des cinq questions. Vous pouvez occulter certains éléments, tant que cela ne nuit pas à l'histoire et qu'il soient finalement expliqués. Si vous refusez d'expliquer clairement quand se déroule l'histoire, il faut que l'explication soit crédible - dans la limite permise par la license litteraire. Il faut mentir à son lecteur, il sait que c'est un mensonge, car il lit de la fiction, mais il faut bien lui mentir, de façon à ce qu'il pense que ce soit réaliste.
Créé par Kristof à 07:48 0 Commentaires créatifs
08/08/2008
Écriture: donner une direction à l'histoire
Voici la réponse à la cinquième et dernière question : "Comment", plus précisément "Comment se déroule l'histoire - et comment se termine-t-elle". Sans cette question, il n'y a pas d'histoire. En effet en répondant aux autres questions, vous situez le lieu, le moment, les personnages, les événements antérieurs à votre histoire, le moment où l'histoire démarre, et maintenant, vous en êtes là, à raconter comment votre histoire se déroule.
Votre héros a subit un changement dans sa vie, il s'est posé une question importante, ou encore on l'a enlevé ou bien il découvre dans sa cave un coffre avec un message codé qui semble indiquer un trésor. Normalement, tout le monde s'attend à ce qu'il trouve la réponse à la question, qu'il parvient à être libéré ou qu'il trouve le fameux trésor. Mais ce but ultime n'est pas nécessaire, c'est surtout les efforts qu'il va déployer qui vont faire que l'histoire existe, l'atteinte du but - ou parfois le contraire - n'est que le point final.
En effet, à la fin de votre histoire, votre héros peut manquer (de peu) son but. Il ne trouve pas tout à fait la réponse à sa question, mais arrive quand même à retrouver une paix intérieure. Il est peut-être assassiné par ses ravisseurs au moment où il s'échappait. À moins que le trésor ne soit déjà aux mains de mécrants.
Dans mon dernier exemple, on pourrait se dire que c'est une porte ouverte à une suite, un deuxième volume. Mais ce n'est pas nécessaire. Tout comme il n'est pas indispensable de manquer le but pour qu'il y ait une suite. Votre héros (ou votre héroïne, je répète que le masculin pourrait en toute circonstances être remplacé par le féminin en ce qui a trait aux personnages) pourrait trouver le trésor, mais dans le deuxième volume, on le lui vole...
Pour arriver à son but, votre héros doit absolument avoir des obstacles, des difficultés. Si votre héros trouve la carte, sort de chez lui, respecte les instructions de la carte à la lettre et trouve le trésor sans recontrer de résistance, admettez que l'histoire manque de piment. Par contre si dès qu'il sort de la maison, son voisin le vois avec cette carte, le regard plein de convoitise, vous avez peut-être là un premier obstacle, car ce voisin va tenter de dérober la carte.
Et il faut multiplier ces obstacles, tout en les variants et, surtout, en laissant de temps en temps du répit à votre héros (et par la même occasion, à votre lecteur). Ce répit n'est pas forcément un moment où il ne fait rien, mais un passage où il avance à grand pas vers son but par exemple.
Un histoire doit être dynamique, être pleine de surprise. Pour pimenter un roman (si vous écrivez une nouvelle, ce qui suit sera moins nécessaire - mais pas inutile), fait graviter d'autres histoires autour de cette histoire principale. Par graviter, j'entend qu'elle doivent avoir un lien avec l'histoire, venir l'enrichir, mais sans avoir de lien direct avec le but. Par exemple, votre comptable qui devient pompier suite à un incendie dans sa résidence, qui lui fait réaliser que son rêve n'était pas d'être un gratte-papier, peut vivre des petites histoires parallèles: il tombe amoureux de sa voisine (je vous l'accorde, cette histoire secondaire peut influencer sur l'histoire principale, car si elle a peur pour lui tout le temps, il risque fort d'avoir à choisir), il apprend à faire la cuisine ou encore il sort avec des amis boire un verre et on entend les déboire d'un de ses amis avec la justice.
Pour ces histoires parallèles, il faut garder en tête la même série de questions que pour l'histoire principale: qui, quand, pourquoi, comment et où (si vous vous demandez pourquoi je n'insiste pas sur l'ordre des questions, je vous l'expliquerais un jour; l'ordre de réponse à ces question est important, mais il n'est pas immuable). Par contre, ces histoires doivent, normalement, commencer après l'histoire principale, pas dans le temps, mais dans la narration, et se terminer, encore une fois dans la narration, avant l'histoire principale. La lecture de votre histoire doit toujours conclure la question principale, parce que c'est elle qui a tenu votre lecteur en haleine et qu'une fois l'histoire principale résolue, le lecteur est déjà en train de décrocher lentement et, en quelque sorte, a hâte de fermer l'histoire et de laisser l'histoire se reposer.
Pour ce cinquième volet, je vous propose un exercice un peu plus complet: écrit une histoire de 1000 mots qui reprend les cinq éléments, dans l'ordre indiqué ici, qui ont été explorés dans les cinq dernier jours: qui, où, quand, pourquoi et comment. Je vous laisse libre de choisir tous les éléments, sauf que votre personnage principal doit être un femme.
Bonne écriture!
Créé par Kristof à 07:46 0 Commentaires créatifs
Tags : conclusion, écriture, fil de l'histoire, technique
07/08/2008
Écriture: Déclencher l'aventure
C'est la réponse à la question "Pourquoi?"; Plus précisément, il s'agit de la question: "Pourquoi cette histoire va-t-elle avoir lieu?" ou encore "Pourquoi la vie de mon héros va-t-elle basculer?". Imaginez un héros ordinaire, avec ses qualités et ses défauts, peut-être un comptable, peut-être un pompier. Ce héros vit une vie ordinaire, palpitante au besoin ("Ah, quel montant extraordinaire, ici en colonne de gauche: 29347,34!", de s'exclamer le comptable).
Mais cette vie ordinaire doit basculer, selon l'histoire que vous aurez choisi, ce basculement pourra être doux ou plutôt violent. Que penser de la vie de cet homme très solitaire qui bascule subitement à cause d'un simple pigeon?
Comme vous pouvez le constater, inutile de faire apparaître des extra-terrestres, une situation absurde et inattendue est suffisante. La vie d'un héros peut basculer soudainement lorsqu'il se pose enfin une question importante : "Qui est mon père?". Et cette question peut déboucher sur plusieurs types de livres: philosophique, un traité de psychologie déguisé en roman, un roman d'aventure (mon père s'appele en fait James Bond...), un roman de science-fiction ou encore un roman policier. Mais je déborde ici sur la cinquième question; j'y reviendrais dans la prochaine capsule.
Le lecteur s'attend à ce que l'histoire bascule, et il s'attend à ce que cela se produise relativement vite. N'attendez pas la moitié de votre roman pour changer le cap de la vie de votre héros; si à la place d'écrire un roman, vous écrivez un scénario, le milieu (ou la médiane) est un moment où généralement, on bouscule, on dévie le héros de sa trajectoire du but qu'il s'est fixé, mais ce n'est pas le "Pourquoi", c'est juste un moyen de briser le rythme, afin de donner du tonus à un film, afin que le spectateur ne s'endorme pas. Le héros sera bousculé, mais trouvera rapidement un autre moyen de parvenir à la conclusion de l'histoire.
Le moment où bascule la vie de votre héros est généralement un événement plein de contraste; le comptable devient pompier (ou le contraire), votre héroïne, très extravertie et non croyante, doit mener une enquête dans un couvent. Imaginez des situations très dynamiques, à laquelle le lecteur peut s'identifier et s'amuser avec les issues possibles de cette histoire, il faut faire travailler son imagination.
Comme pour les autres capsules, je vous propose un défi: en 100 mots décrivez comment la vie d'une femme d'affaire bascule soudainement.
Bonne écriture!
Créé par Kristof à 08:35 0 Commentaires créatifs
Tags : déclencher l'histoire, écriture, technique
06/08/2008
Écriture: situer l'action dans l'espace
Situer l'action dans l'espace est une étape qui peut parraître évidente, cependant, elle est un peu plus difficile qu'on le croit. En effet, décrire un lieu n'est pas toujours facile. Je trouve qu'il est facile de s'empêtrer dans les descriptions et de perdre le lecteur.
S'il y a lieu je dessine un plan, pour une enquête criminelle c'est préférable, sinon, en règle générale, je me contente de décrire le minimum, laissant le reste du travail au lecteur. Je me suis rendu compte que je n'aimais pas les longues descriptions, car elle me gâchaient le plaisir d'inventer les lieux, de les façonner à ma manière.
Il faut garder en tête que le plus important est de rester cohérent du début à la fin de l'histoire. Ne pas passer d'une histoire qui commence sur Terre et qui passe par Mars sans prévenir le lecteur; s'il s'agit de science fiction, c'est possible, mais s'il s'agit d'un roman historique, le lecteur ne va pas apprécier le voyage et laissera, probablement, tomber le livre.
La description du lieu peu se faire de manière morcellée, afin de garder la dynamique de l'histoire. Il faut toujours garder le lecteur en haleine, ne jamais trop l'éloigner de l'histoire en elle même. À moins que la description des lieux soit absolument nécessaire à l'histoire, je trouve que le strict minimum est plus efficace.
Voici venu le moment d'un petit exercice: 300 mots pour décrire un couple au restaurant, concentrez-vous sur la description des lieux, ce que disent ou font les personnage n'est pas important.
Créé par Kristof à 08:48 0 Commentaires créatifs
05/08/2008
Écriture: situer les personnages
Pour décrire un personnage, nous avons à notre disposition un arsenal de techniques diverses et variées. Afin d'alléger l'écriture et faciliter la lecture, un mélange de toutes ces techniques est conseillé.
Pour commencer, la méthode la plus évidente pour présenter un personnage est sa description physique. Quelle est sa taille? De quelle forme est son nez? Quelle est la couleur de ses yeux. Vous vous rendrez vite compte que décrire entièrement un personnage est long et laborieux. Il y a de fortes chances que le lecteur abandonne la lecture bien avant que vous ayez terminé la description. Pour effectuer la description physique on peut soit décrire franchement ce qu'on voit ou bien le faire décrire par un proche. Par exemple, dans le cas d'un amnésique, le jeu du miroir est interessant pour cette étape de la description, car le personnage se voit pour la première fois et se regarde d'un autre oeil.
Un personnage, c'est avant tout quelqu'un qui a un caractère. Et ce caractère, lui aussi on peu le décrire de manière directe, mais il faut admettre que, souvent, la description directe ne se prête pas très bien à ce jeu. Il vaut mieux procéder de manière indirecte. Tout personnage a une histoire, un passé et un présent qui en découle. Ainsi on peut décrire son caractère par des actions passées. Plus subtil encore, il est possible d'utiliser les décorations de sa maison pour décrire le personnage. Sur le mur, voit-on accroché un trophée de chasse? Des défenses d'éléphant qu'il a lui-même chassé? S'agit-il là d'un méchant braconnier? Votre héros (attention, j'utilise le masculin, mais vous pouvez aisément y substituer le féminin; d'ailleurs je vous y encorage fortement, les héroïnes se font rares) a une cicatrice sur la joue droite? Cet homme a peut-être une âme d'aventurier, d'explorateur.
Enfin, un personnage s'est aussi quelqu'un qui a un but, un objectif dans la vie. Cet objectif, normalement, devrait être perturbé dans votre histoire. Si au début de votre histoire, Nicole se rendait chez Neutrapharm pour y devenir un cobaye humain, car elle est déçue de la vie et espère que ce don de soi pourrait changer l'humanité, comment l'histoire va-t-elle changer lorsqu'elle rencontrera Maxence, qui la prend pour otage au beau milieu de la route? J'y reviendrais dans une autre capsule, mais le changement du but premier du héros est important, car ce sera l'accroche de l'histoire. Gardez à l'esprit que ce but qui va être modifié va devoir influencer le comportement de votre personnage principal. Son caractère, si bien décrit au début de l'histoire, va devoir changer progressivement. S'il ne change pas, il y a de fortes chances que votre lecteur n'accroche pas à l'histoire. Évidemment, comme pour toute règle énoncée, il y a des exceptions. Dans "La Conjuration Des Imbéciles", le héros est un personnage extrême (un fou qui ne parvient pas à s'intégrer dans la société) qui est entouré, selon lui, d'imbéciles et il apparaît qu'il change peu au fil, sinon pas du tout, au fil de l'histoire; c'est le but recherché, car s'il changeait, il finirait pas s'intégrer à la société. Il en restera à l'écart tout le long de l'histoire.
Enfin, lorsque vous décrivez un personnage, n'oubliez pas de rester cohérent tout au long de l'histoire. Si votre personnage a le vertige, ne le transformez pas en trapéziste qui n'hésite pas à plonger dans le vide. Les changements dans les personnages doivent être subtils.
Comme pour la capsule précédent, je vais vous donner un petit exercice: en 300 mots, décrivez deux personnages qui s'opposent, mais qui vont tomber amoureux.
Créé par Kristof à 08:05 0 Commentaires créatifs
Tags : écriture, personnage, qui
04/08/2008
Écriture: situer l'action dans le temps
Il y a un certain nombre d'éléments à prendre en considération lorsqu'on écrit une histoire. Dans les prochaines capsules, je vais m'efforcer à détailler cinq éléments de base qui permettent d'articuler correctement une histoire. Bien sûr, comme toute règle, il est possible de les contourner, de les déformer ou de consciemment les ignorer, mais dans un premier temps, il est préférable de les connaître et des les appliquer à la lettre.
Les éléments que nous allons étudier sont les réponses aux questions suivantes: qui, quand, où, comment et pourquoi?
Aujourd'hui, je vais tenter de donner quelques éléments de réponse pour la question "Quand"?
Il est important de situer l'histoire dans le temps, car cela va aider le lecteur à identifier le décor, les habitudes, la technologie disponible. Si vous écrivez un roman historique, donc dans le passé, à quelle période l'histoire se déroule-t-elle? À l'époque des Égyptiens? Au moyen-âge? Juste avant la révolution industrielle? Écrivez-vous un roman de science-fiction? Écrivez-vous un roman dans la vague steampunk?
Pour situer une histoire dans le temps, vous pouvez soit dater votre roman, un peu à la manière d'un journal. Par exemple, un titre pourrait être "13 Février 1815: la mort rôde". Ou bien vous pouvez commencer un paragraphe en situant clairement la date de départ; imaginez: "Le 13 Février 1815, la ville fût réveillée à l'aube par une clameur venant de l'Ouest".
Il est également possible de dater l'histoire, si elle est passée, par des références historiques : "Alors que Napoleon Bonaparte n'était qu'un enfant, ...". D'ailleurs, vous pouvez créer des divergences historiques, que l'on nomme uchronies. Imaginez les histoires que l'on peut créer dans le passé en se posant des questions comme: "Si Napoléon n'étais jamais né...", "Si la peste avait décimé l'Europe", ou encore "Si Hitler avait gagné la guerre..."
Situer l'époque peut se faire par des références indirectes: le décor peut indiquer sur l'époque. Si vous voyez des soucoupes volantes ou des voitures qui flottent dans l'air, il y a fort à parier que l'histoires est de la science-fiction. Vous pouvez obtenir des résultats amusants: des ordinateurs à vapeur à l'époque victorienne. Essayez des combinaisons, certaines pourraient vous surprendre. Que penser d'une histoire, où on voit le roi Soleil signer un traité commercial avec les N'guils de la planète Xabon?
Il existe cependant des situations où situer l'histoire dans le temps n'est pas requis. Un amnésique ne sait pas quand se déroule l'histoire, il faut qu'il le découvre. Bien entendu, à un moment de l'histoire, la question "Quand" va avoir une réponse.
Voici un petit exercice: écrivez en 200 mots une situation se déroulant dans une immense clairière avec un homme et une femme, et situez l'histoire de manière indirecte dans le temps.
Si vous en avez le courage, vous pouvez ajouter votre texte en commentaire à ce message.
Bonne écriture!
Créé par Kristof à 07:52 0 Commentaires créatifs
01/08/2008
Un nouveau look
Je me suis dit qu'à la place d'un template ordinaire de blogspot, je pourrais être créatif et faire le mien. Étant donné que j'ai peu de temps à consacrer à ce blog, ça m'a pris quelques jours.
Je voulais un design simple, mais avec des couleurs plutôt vives. En me promenant, j'ai remarqué une publicité sur le chemin qui utilisait une couleur orange que je trouvais agréable. J'ai cherché un peu sur internet et j'ai trouvé une couleur qui s'en approchait.
Ensuite, les autres couleurs sont venues naturellement, grâce aux outils et articles que j'ai mentionné dans un article précédent. Grâce à Inkscape et l'alpha blending, la couleur orange de base a été atténuée par un objet de couleur noire opaque à 55%, ce qui a donné un joli chocolat...
Mais rien n'est définitif, il se peut que je change certains éléments.
À la prochaine!
Créé par Kristof à 08:26 0 Commentaires créatifs
Tags : relooking