S'il existe bien un domaine très particulier où on peut exercer sa créativité, c'est lorsqu'on donne vie à des textes écrits en les racontant de vive voix. La tradition orale et l'auditoire exigent que le texte suive une forme très particulière, car si la personne qui conte n'écoute pas son auditoire et qu'elle se contente de réciter un texte appris mot à mot, elle risque fort de décevoir son public.
Et on se surprend à voir les textes se modifier au gré du temps, des réactions du public et de ses propres envies (ou ses humeurs). Plus le temps passe, plus le conte prend une forme définitive et mature. Mais attention aux excès, un texte que l'on conte trop souvent fini par nous lasser et la magie nous file entre les doigts.
Pendant plusieurs années, j'ai assisté à des soirées de contes à Montréal, au Dimanches du conte, qui se déroulaient, à l'époque, au maintenant défunt "Sergent Recruteur" (À un moment donné, ce bar a déménagé et a changé de vocation et de lieu, il est devenu un resto-bar. Les anciens locaux avaient une magie que les nouveaux locaux n'avaient pas). C'était l'occasion rêvée pour s'évader de notre monde quotidien.
Il faut savoir que l'univers du conte n'est pas conservateur au point de résider dans le passé, notamment avec la chasse galerie et les soirées d'hiver chez les laframboises, non, le conte se déroule n'importe quand et n'importe où. Le conte urbain y trouve sa place, la forêt a cédé sa place aux béton des villes et les bucherons sont devenus des âmes solitaires des grandes villes. Le Diable a une place bien installés dans les tripots de la ville et reigne sur la misère et le mal en ville. Le conte se permet également des incursions dans des univers fantastiques et parallèles.
Donc si l'envie vous prend, un jour, d'écrire un conte et de passer à l'acte, sachez que vous n'êtes pas limité au petit chaperons rouges et au grand méchant loup. Invitez plutôt le Diable dans votre 4 1/2, il y trouvera quelque chose de mal à faire.
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